Panorama des fonds d’investissement: Stratégie luxembourgeoise
Toute l’actualité réglementaire et les retours pratiques du secteur
Il est, certes, constant que le volume d’actifs sous gestion au Luxembourg ne cesse de battre des records et l’industrie luxembourgeoise des fonds est parée pour répondre à la demande croissante de financements. Mais… le Luxembourg doit aussi maintenir sa compétitivité pour attirer de nouveaux investisseurs, relever les challenges réglementaires et opérationnels posés par la distribution des produits d’investissement.
Cette journée, animée par Jean-Pierre GOMEZ, sera l’occasion de faire le point sur le futur de l’industrie des fonds (incluant les questions de développements durables) mais aussi de traiter des problématiques réglementaires et opérationnelles du secteur.
La matinée, nous aborderons les tendances du marché: la révision du passeport AIFMD2, CSSF, ESG, ELTIF 2.0.
L’après-midi, nous profiterons des retours d’expérience de nos experts praticiens pour discuter des solutions face aux challenges opérationnels: qu’ils soient réglementaires (DORA, ESG, AML) ou côté produits. La journée sera conclue par une table-ronde et nous permettra de revenir sur ELTIF2.0, les impacts de Retail Investor Strategy, FIDA, et USA T+1 industry readiness.
Quatier Européen Nord - 6 Rue du Fort Niedergruenewald
2226 Luxembourg
Luxembourg
Président de séance
Jean-Pierre GOMEZ
Head of Regulatory & Public Affairs chez Société Générale Securities Services
SOCIETE GENERALE SECURITIES SERVICES
Quel état des lieux pour le secteur des fonds d’investissement à Luxembourg ?
- Quel futur pour l’industrie des fonds ?
- Comment le Luxembourg se positionne ?
- Comment renforcer la place ?
- Quelle stratégie pour faire entrer de nouveaux investisseurs ? Quelles synergies ?
- Quid du passeport AIFM ?
- Comment renforcer la place du Luxembourg? Quelle stratégie pour faire entrer de nouveaux investisseurs ?
- Le point sur les dernières Circulaires importantes de la CSSF
François BARATTE
Senior Industry Affairs Adviser
ALFI
Le Green Deal de l'UE
- La situation des fonds ESG depuis 2021
- Rappel des objectifs de développement durable des Nations Unies et de l’Accord de Paris
- Quelles sont les orientations et l’approche en termes d’investissement durable ?
- Quels sont les changements de la réglementation SFDR ?
- Nouvelles conventions pour la dénomination des produits ESG- ou comment éviter le greenwashing ?
- Qu’est devenu le risque de durabilité ?
Kim ASGER OLSEN
Partner
ORIGO CONSULTING
Panorama des structures disponibles : RAIF, SIF/SICAR, OPC ou simple AIF
- Comment choisir la bonne structure pour son produit ?
- Considérations réglementaires des différentes structures
- Point sur la révision de l’AIFMD et les changements récents dans les lois produits à Luxembourg
- Focus sur les fonds de dettes en vue des changements qui seront apportés par l’AIFMD2
Claire GUILBERT
Partner
NORTON ROSE FULLBRIGHT
RETOURS D’EXPERIENCE & CHALLENGES OPERATIONNELS
A quels challenges réglementaires doivent faire face les sociétés de gestion luxembourgeoises :
- Challenges linked to the AML on assets
- DORA and Circular 24/847 implementation
- AIFMD 2 et UCITS VI
- Marketing communications (ESMA guidelines and CSSF observations 2023)
- CSSF reporting (SAQ, AML questionnaire, etc) and onsite inspections
- SFDR reporting
Gaelle SCHNEIDER
Partner
CEO
AMANCO
A quels challenges opérationnels doivent faire face les opérationnels ?
- Retail Investor Stratégie : quel avenir pour la distribution et quelles sont les opportunités ?
- ELTIF 2.0 : l’évolution de l’offre de produit a-t-elle finalement aboutit au succès commercial escompté ? quelle adéquation du cadre règlementaire ?
- Challenges opérationnel et data créés par la proposition FIDA
- Comment les asset manager luxembourgeois et fonds d'investissement vont gérer le nouveau USA T+1 ?
Alexandra MERLINO
EU Regulatory Affairs Lead
PICTET GROUP
Jean-Daniel ZANDONA
Chief Commercial Officer
ARENDT INVESTOR SERVICES
David ZACKENFELS
Senior Legal Adviser
ALFI
Le Luxembourg, leader européen incontesté des fonds d'investissement, offre un écosystème d'une richesse et d'une sophistication rares. Avec une palette de véhicules réglementés ou non, couvrant tous les profils de risque et stratégies, le Grand-Duché s'est imposé comme la juridiction de choix pour domicilier et administrer des fonds. Mais cette industrie florissante est en pleine mutation. Entre arrivée de la directive AIFMD2, intégration des critères ESG, mise en œuvre du règlement DORA et délais de transaction raccourcis aux États-Unis, le paysage se recompose à grande vitesse. Décryptage des grandes manœuvres à l'œuvre et de leurs impacts pour les acteurs de la place.
Quelles sont les principales structures de fonds d'investissement disponibles au Luxembourg ?
Le Luxembourg offre une grande variété de véhicules d'investissement réglementés ou non, permettant de servir différents objectifs et profils d'investisseurs. Parmi les structures réglementées, on distingue notamment les Organismes de Placement Collectif (OPC) au sens large, incluant les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) et les FIA (Fonds d'Investissement Alternatifs).
Les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières
Les OPCVM, régis par la directive européenne du même nom, sont des fonds grand public investissant principalement en valeurs mobilières liquides (actions, obligations...). Ils bénéficient du passeport européen leur permettant d'être commercialisés librement auprès des particuliers dans toute l'UE. Fin 2022, les OPCVM représentaient près de 4 500 milliards d'euros d'actifs sous gestion au Luxembourg, en faisant la 2ème place mondiale pour la domiciliation de ces fonds après les États-Unis.
Les Fonds d’investissement alternatifs
Les FIA couvrent un spectre plus large de stratégies et d'actifs (private equity, hedge funds, real estate, infrastructures...) avec des règles d'investissement plus souples. On y retrouve des véhicules dédiés aux investisseurs institutionnels comme les SIF (Fonds d'Investissement Spécialisés) et SICAR (Sociétés d'investissement en capital à risque). Le Luxembourg est le 1er centre européen pour les FIA : fin 2023, il capitalisait 5.200 milliards d’euros d’actifs sous gestion, soit 26,2 % des parts de marché du périmètre de l’Union européenne (UE).
Autres structures de fonds
A côté de ces fonds réglementés, le Luxembourg propose aussi des structures plus flexibles et allégées en termes de supervision :
- Les fonds d'investissement de droit commun (soumis à la seule loi des contrats), les sociétés de participations financières (SOPARFI)
- Les RAIF (Reserved Alternative Investment Funds) qui ont connu un essor significatif ces dernières années. Les RAIF combinent les avantages des fonds réglementés type SIF (flexibilité des investissements) et des fonds non réglementés (absence d'agrément préalable et de supervision directe), tout en pouvant être distribués à des investisseurs professionnels dans l'UE grâce au passeport AIFM.
Cette diversité et cette complémentarité des structures disponibles, associées au cadre légal et fiscal favorable, font du Luxembourg une juridiction de choix pour créer et administrer des fonds d'investissement de toute nature. La place a su développer un écosystème complet au service de l'industrie des fonds, avec un grand nombre de sociétés de gestion, de dépositaires, d'agents de transfert, d'administrateurs et autres prestataires spécialisés.
Comment le cadre réglementaire redessine-t-il le paysage des fonds d'investissement luxembourgeois ?
Le secteur des fonds d'investissement luxembourgeois traverse actuellement une période de transformation réglementaire majeure. Ces changements ne sont pas de simples ajustements techniques, mais une refonte en profondeur qui impacte chaque aspect de l'industrie.
Deux évolutions clés sont au cœur de cette transformation : la révision de la directive Alternative Investment Fund Managers Directive (AIFMD2) et l'intégration des critères ESG. Ces nouvelles réglementations visent à renforcer la protection des investisseurs, améliorer la transparence et assurer une plus grande stabilité du système.
Quelles sont les implications concrètes de la révision du passeport AIFMD2 pour les gestionnaires de fonds alternatifs ?
La révision de l'AIFMD, connue sous le nom d'AIFMD2, apporte des changements substantiels pour les gestionnaires de fonds alternatifs au Luxembourg (ceux destinés à une clientèle professionnelle, à la différence des fonds dits OPCVM / UCITS). Voici les trois principales implications, expliquées de manière concrète et assez schématique.
Élargissement du champ d'application :
- Avant : Les fonds de prêts n'étaient pas spécifiquement réglementés par l'AIFMD.
- Maintenant : Ces fonds sont inclus dans le périmètre de l'AIFMD2.
- Conséquence concrète : Un gestionnaire luxembourgeois spécialisé dans les fonds de prêts devra désormais respecter des règles strictes de diversification. Par exemple, il pourrait être limité à prêter un maximum de 20% des capitaux du fonds à un seul emprunteur.
Renforcement des exigences en matière de délégation :
- Avant : Les gestionnaires pouvaient déléguer certaines fonctions avec une supervision relativement légère.
- Maintenant : La délégation est soumise à un contrôle beaucoup plus strict.
- Conséquence concrète : Un gestionnaire luxembourgeois qui délègue la gestion de portefeuille à une entité hors UE devra justifier cette décision en détail auprès de la CSSF. Il devra démontrer qu'il conserve une expertise suffisante en interne pour superviser efficacement cette délégation.
Amélioration de la gestion de la liquidité :
- Avant : Les outils de gestion de la liquidité étaient limités.
- Maintenant : Introduction de nouveaux outils comme les “side pockets”.
- Conséquence concrète : En cas de crise de liquidité, un gestionnaire luxembourgeois pourra isoler jusqu'à 10% des actifs illiquides dans une “side pocket”, permettant aux investisseurs de racheter la partie liquide de leur investissement tout en conservant leurs droits sur les actifs illiquides.
En quoi la réglementation ESG transforme-t-elle la gestion et la commercialisation des fonds au Luxembourg ?
L'intégration des critères ESG dans la réglementation, principalement via le SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) et la taxonomie européenne, transforme radicalement les pratiques des fonds luxembourgeois. Voici les trois changements concrets les plus significatifs.
Refonte des processus d'investissement :
- Avant : L'analyse financière traditionnelle était prédominante.
- Maintenant : Intégration obligatoire des critères ESG.
- Exemple concret : Un gestionnaire de fonds actions doit désormais évaluer non seulement les ratios financiers d'une entreprise, mais aussi son empreinte carbone, ses politiques de diversité et la structure de son conseil d'administration.
Classification des produits :
- Avant : Pas de classification standardisée des produits durables.
- Maintenant : Classification SFDR en Articles 6, 8 et 9.
- Exemple concret : Un fonds Article 9 doit prouver que 100% de ses investissements contribuent à un objectif environnemental ou social mesurable. Par exemple, un fonds d'infrastructures vertes devra démontrer la réduction d'émissions de CO2 pour chacun de ses projets.
Transparence et reporting accrus :
- Avant : Reporting ESG limité et non standardisé.
- Maintenant : Obligations détaillées de divulgation.
- Exemple concret : Un fonds doit désormais publier un “statement” détaillant ses impacts négatifs sur 14 indicateurs obligatoires, comme les émissions de gaz à effet de serre ou les violations des principes du Pacte mondial des Nations Unies.
Décrypter ces évolutions réglementaires complexes et leur impact sur votre activité est au cœur de notre conférence “Panorama des fonds d’investissement: Stratégie luxembourgeoise”, le 1er octobre. Venez échanger avec nos spécialistes de la réglementation pour anticiper les changements, saisir les opportunités et adapter votre modèle en conséquence.
Quels sont les grands défis opérationnels des acteurs du secteur des fonds au Luxembourg ?
Le secteur des fonds luxembourgeois, bien que leader en Europe, fait face à des défis opérationnels considérables. Deux enjeux majeurs se démarquent particulièrement : la mise en œuvre du règlement DORA (Digital Operational Resilience Act) et l'adaptation au passage à T+1 aux États-Unis.
Des changements qui exigent une transformation significative des processus opérationnels, des systèmes informatiques et des stratégies de gestion des risques. Explications.
Mise en œuvre de DORA
Le règlement DORA, qui vise à renforcer la résilience opérationnelle numérique du secteur financier, impose des changements substantiels aux gestionnaires de fonds luxembourgeois. Voici par exemple deux grands aspects à considérer et les actions concrètes à entreprendre pour les sociétés de gestion.
Évaluation des risques informatiques :
- Exigence : Mise en place d'un cadre solide de gestion des risques liés aux technologies de l'information et de la communication (TIC).
- Action concrète : Un gestionnaire de fonds luxembourgeois devra réaliser une cartographie exhaustive de ses systèmes IT, identifier les vulnérabilités potentielles et établir une matrice de risques avec des plans d'atténuation spécifiques pour chaque risque identifié.
Tests de résilience :
- Exigence : Réalisation régulière de tests de résilience opérationnelle numérique.
- Exemple concret : Un gestionnaire devra organiser des simulations de cyberattaques (par exemple, un exercice de “red team”) au moins une fois par an, impliquant non seulement l'équipe IT mais aussi les équipes opérationnelles et de gestion pour tester la réponse globale de l'organisation.
Passage à T+1 aux États-Unis
Le cycle de règlement-livraison, souvent appelé simplement “règlement”, est le processus qui suit l'exécution d'une transaction sur les marchés financiers. Il comprend deux étapes principales :
- Règlement : C'est le transfert d'argent du compte de l'acheteur vers celui du vendeur.
- Livraison : C'est le transfert des titres (actions, obligations, etc.) du compte du vendeur vers celui de l'acheteur.
Le “T+” dans “T+1” signifie :
- “T” : le jour de la transaction (Trade date)
- “+1” : le nombre de jours ouvrables après la transaction où le règlement-livraison doit être effectué
Le passage à un cycle de règlement-livraison de T+1 (Transaction + 1 jour) aux États-Unis, effectif depuis le 28 mai 2024, a des répercussions significatives sur l'industrie, puisqu’il affecte particulièrement deux catégories de fonds :
- Les fonds luxembourgeois investissant sur les marchés américains : Ces fonds doivent désormais s'adapter à un cycle de règlement plus rapide pour leurs transactions sur les titres américains, ce qui nécessite une révision complète de leurs processus opérationnels et de gestion de liquidité.
- Les fonds luxembourgeois ayant une base importante d'investisseurs américains : Ces fonds doivent aligner leurs processus de souscription et de rachat sur le nouveau standard américain, même si leurs investissements ne sont pas nécessairement concentrés aux États-Unis.
Ce changement a accéléré le rythme des opérations post-marché, imposant aux fonds luxembourgeois de revoir leurs procédures de réconciliation, de gestion des liquidités et de communication avec les contreparties américaines. L'impact se fait sentir non seulement sur les opérations quotidiennes, mais aussi sur la structure même des fonds, leur technologie et leurs relations avec les prestataires de services.
Pour vous aider à relever ces défis opérationnels et à transformer vos processus de manière agile et sécurisée, nous avons réuni un panel d'experts et de praticiens lors de la conférence Abilways “Panorama des fonds d’investissement: Stratégie luxembourgeoise” le 1er octobre. Venez partager les meilleures pratiques et trouver des solutions concrètes à vos problématiques.